1. |
Apothéoses I
06:16
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D’abord, il y a eu lumière.
Elle nous a fait voir,
Sur nos corps toute la poussière.
Au cœur des décombres,
Nous avons retrouvé nos repères,
Parmi les ombres nucléaires.
Ensuite, tombera la nuit ;
Ses rails inconnus
Traverseront nos vies ferroviaires.
Maintenant, tout est à refaire.
Explosons, à la fête comme à la guerre.
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2. |
Sirènes
04:55
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Ça cesse comme ça commence,
Sous les nuages de néons.
Des mains habiles, machines,
Examinent mon corps.
Des femmes aux yeux rouges
Dansent autour de mon lit,
Lionnes et païennes elles crient.
Elles tourbillonnent comme
Des samares enflammées,
Venues au monde dans la fumée.
Et ça sent l’essence,
Les sirènes se font entendre.
Et ça recommence,
Elles font sentir leur présence.
Ça cesse comme ça commence,
Dans le désordre et l’absence.
Les jours deviennent des guerres
Peuplées de sauvages.
Des femmes aux yeux rouges
S’allongent sur ma poitrine,
J’ai du mal à respirer.
Elles y enfoncent leurs racines
Comme des vieux séquoias,
Je dois tout abandonner.
Et ça sent l’essence,
Les sirènes se font entendre.
Et ça recommence,
Elles font sentir leur présence.
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3. |
Nuit tropicale
04:50
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La nuit est tellement tropicale,
La route pour s’y rendre est trop longue.
Au bout se tient une femme toute nue,
Sa bouche est d’un rouge absolu.
Ses seins comme deux pendules crépusculaires
Fendent l’air, tonnerre.
Le désir est multicolore,
Dans le noir se déforment les corps.
Des bombes, des hurlements résonnent,
C’est l’annihilation.
L’amour en temps de guerre,
Jouissance éclair, par terre,
Tonnerre.
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4. |
Apothéoses II
04:53
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Les enfants sauvages dansent dans les rues.
On les voit à Montréal, Bangkok, Berlin, Bagdad, à moitié nus.
Leurs corps sont en lévitation, leurs corps sont en visitation,
L’écume qui mouille leurs lèvres n’est que la source de leur insurrection.
Leur rire est une fontaine d’où jaillissent toutes sortes de fleurs célestes.
Aucun souvenir ni d’avant ni d’après, ils oublient le reste.
Ils l’avalent, le chient, le pissent, le régurgitent, le sniffent, l’engloutissent.
Les enfants sauvages aiment la bataille et les valses de corps.
Dans les conteneurs, les sous-sols d’églises, sur les tables de billard,
Ils baisent sans relâche, sans répit, dans le sang, du matin au soir.
À l’aurore quand l’ennui et la fatigue se manifestent,
Ils cassent des bouteilles, défoncent des vitrines et partent pour nulle part.
Le temps est une voiture en manque d’essence, mais ils savent siffler la gazoline.
Derrière leur sourire édenté se cache l’avènement du monde.
La mort plutôt qu’un trou noir, brille comme de l’or.
Les enfants sauvages vivent pour un temps, mais jamais assez longtemps.
Leur courte floraison se passe en enfer, comme des lilas sous le soleil.
S’ils vieillissent c’est qu’ils disparaissent, il n’en est pas question.
Ils aiment le vertige, ils admirent la chute, le moment qui la précède.
Mais toute musique à une fin, ensuite vient le silence.
Les enfants sauvages le savent, dansent et hurlent pour ne pas disparaître.
Mourir, printemps, renaitre.
Comme des fleurs, réapparaitre.
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5. |
Lucioles
05:48
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Dans l’aurore de tes yeux dansent des lucioles.
Ton cœur nous fait violence nous projette au sol.
Le parfum mort du silence nous affole, ça nous affole,
Mais la pléthore de tes caresses nous console.
Pour un temps, le temps des lucioles.
Nos corps sont des édifices,
Nos corps sont précipices,
Autrefois les monuments, de notre métropole.
Nos corps sont des artifices,
Les vertiges de tous nos délices,
Devenus les piliers de notre nécropole.
Esseulés sur le plancher comme des idoles,
Rouillés souillés plutôt comme des babioles.
D’une autre époque nous préparons notre envol,
Moi tigre et toi panthère mélange vitriol.
Nos peaux sont les mots fragiles d’une parabole,
Pour un temps, un temps qui s’étiole,
Pour un temps, le temps des lucioles.
Nos corps sont des édifices,
Nos corps sont précipices,
Autrefois les monuments, de notre métropole.
Nos corps sont des artifices,
Les vertiges de tous nos délices,
Devenus les piliers de notre nécropole.
Dehors il pleut, le ciel en délire est mauve.
L’amour, la fureur furtive des bêtes fauves.
Lovés dans la lumière avant qu’elle se sauve,
Nous attendons qu’elles s’éteignent les lucioles.
Pour un temps, un temps qui s’étiole,
Pour un temps, le temps des lucioles.
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6. |
Armée de singes
06:07
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J’ai une armée de singes
Qui combat avec moi,
Et je suis leur grand chef,
On court sur tous les toits.
J’ai une armée de singe,
Cannibale holocauste,
Préparez la planète,
Je suis la nouvelle loi.
Nous sommes la nouvelle loi,
Et quand ils seront morts,
Nous serons encore là,
Nous avons tous les droits.
Ils veulent tous nous faire taire,
Mais nous savons hurler.
Ils veulent nous faire la guerre,
Nous saurons répliquer.
Nous sommes un territoire,
Où le rêve est réel,
Y’a pas d’échappatoire,
Jouissance intemporelle.
J’ai une armée de singes,
Nous mangeons comme des rois.
Si vous craignez le feu,
Allez voir par là-bas,
J’ai une armée de singes,
Plus on danse plus elle croit ;
Sommes enfants de la nuit,
Ils ne font pas le poids.
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7. |
Apothéoses III
08:11
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Nous avons enfin atteint l’apothéose,
Et nos corps avant qu’ils ne se décomposent,
Sont célébrés, balancés à la mer.
Les marées accélèrent, les marées accélèrent,
Elles nous entrainent vers la lumière ;
La croisière est brève comme l’éclair.
Une fois arrivés en héros à bon port,
Nous tâcherons de mettre un terme à la mort.
Nous ancrerons nos désirs dans votre mémoire.
Nous dansons comme des virtuoses,
Dans le désordre des choses
Là où les jeunes font la fête,
Pour célébrer nos conquêtes.
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Yokofeu Montréal, Québec
Yokofeu emprunte au psychédélique, au post-punk, au krautrock et à la pop pour échafauder son propre son. Le groupe est reconnu pour son sens rituel du spectacle — certains parlent d’une cérémonie — ses textes sombres et poétiques et ses compositions drones. Pour de plus amples renseignements, référez-vous au code suivant : Ap - 12:9. ... more
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